Atteindre 3000 en net avec une SASU : calculs concrets et stratégies 2025
Atteindre 3000 en net avec une SASU : calculs concrets et stratégies 2025

Lorsque j’ai créé ma SASU, mon objectif était clair : dégager 3000 en net tous les mois, sans vivre la boule au ventre du 25. En théorie, c’est simple. En pratique, entre cotisations, impôts et calendrier de trésorerie, j’ai appris à mes dépens que la méthode compte autant que le montant.
La première année, j’ai péché par optimisme. Je pensais qu’un bon chiffre d’affaires suffirait pour viser 3000 en net. Résultat : une rémunération hachée, des acomptes d’impôt mal calibrés et quelques nuits blanches. Depuis, j’ai structuré une approche pragmatique que je partage ici, chiffres à l’appui.
Objectif de cet article : vous donner une feuille de route réaliste pour atteindre 3 000 € en poche, en détaillant les scénarios possibles, les calculs clés et les pièges à éviter. Ce n’est pas une promesse magique, c’est une méthode testée, ajustée, et adaptée aux règles 2025.
Je resterai concret : hypothèses explicitement posées, marges de sécurité, et retours d’expérience (y compris mes erreurs). Si vous visez 3000 en net avec une SASU, vous gagnerez du temps et quelques maux de tête en moins.
Poser le cadre : que signifie vraiment 3000 en net ?
On confond souvent « net » et « net après impôt sur le revenu ». Viser 3000 en net, c’est généralement parler du « net payé », ce qui arrive sur votre compte après retenues salariales, avant l’impôt sur le revenu prélevé à la source. Nuance essentielle pour éviter les mauvaises surprises.
Autre confusion fréquente : le « net imposable » sur le bulletin de paie est plus élevé que le « net payé », car il réintègre certaines cotisations. Pour rester lisible, je parlerai ici du net perçu en banque. Pour des simulations fiscales, on ajustera avec le taux de prélèvement à la source.
Un dernier point : 3000 € en poche n’est pas égal à 3 000 € de coût pour la société. Le président de SASU est « assimilé salarié », avec des charges patronales et salariales. En face, on a l’IS sur les bénéfices et la fiscalité des dividendes. La cohérence d’ensemble prime.
Je conseille toujours de clarifier trois niveaux de cible : le « net payé » (votre vie personnelle), le « coût employeur » (votre réalité de dirigeant), et le « chiffre d’affaires minimal » pour absorber le reste (frais, impôts, aléas). C’est la base d’une boussole financière fiable.
Salaire en SASU : combien facturer pour 3000 en net ?
Premier réflexe logique : convertir la cible en bulletin de paie. En 2025, avec un profil classique (pas d’exonérations majeures, mutuelle/prévoyance standard), obtenir 3000 en net suppose un brut d’environ 3 850 € et un coût total employeur proche de 5 600 €.
Pourquoi cet écart ? Parce que les cotisations patronales pèsent fortement. Sur une base moyenne, le ratio « coût employeur / brut » tourne autour de 1,42 à 1,48, et le « net payé / brut » entre 0,74 et 0,78 selon la configuration. Mes bulletins confirment cet ordre de grandeur.
Pour éviter les illusions, je pose toujours les hypothèses noir sur blanc :
- Président assimilé salarié, régime général, sans exonération ACRE.
- Mutuelle/prévoyance de base gérées par la société.
- Frais professionnels remboursés aux coûts réels, hors paie.
- IS au taux normal, trésorerie de sécurité d’un mois de charges.
Avec ces hypothèses, voici une grille d’ordres de grandeur utile pour cadrer 3000 en net et ses voisins :
| Net payé visé | Brut estimatif | Coût employeur | CA mensuel minimal (frais 1 000 €) |
|---|---|---|---|
| 2 500 € | 3 200 € | 4 600 € | 5 800 € à 6 200 € |
| 3 000 € | 3 850 € | 5 600 € | 6 800 € à 7 400 € |
| 3 500 € | 4 500 € | 6 550 € | 7 800 € à 8 600 € |
On me demande souvent : « Et si je facture 700 € la journée ? ». À 12 jours facturés, cela donne 8 400 € HT de CA : confortable pour dégager 3000 en net en salaire, même en gardant un coussin. Le piège : la réalité des jours non facturés (prospection, congés, creux).
On peut gagner en stabilité en se versant un salaire légèrement inférieur (par exemple 2 500 € net), complété de dividendes une ou deux fois par an. Mais il faut alors maîtriser le calendrier IS et l’impact du prélèvement forfaitaire sur ces dividendes.
Dividendes vs salaire pour atteindre 3000 en net
La tentation est forte d’utiliser les dividendes pour « booster » le net en poche. L’idée : se verser un salaire maîtrisé et compléter pour viser 3000 en net en moyenne. Fiscalement, les dividendes supportent en général le PFU (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux).
Alternative : opter pour le barème de l’IR avec abattement de 40 %. Selon votre taux marginal et les crédits d’impôt, cela peut être légèrement plus intéressant que le PFU. Mais c’est du cas par cas, et l’IS en amont réduit déjà la matière distribuable.
Concrètement, une stratégie raisonnable consiste à sécuriser un filet salarial pour les charges fixes du foyer, puis à utiliser un complément en dividendes si la marge annuelle le permet. C’est ce que j’applique : confort psychologique et optimisation mesurée, sans promesses intenables.
Attention toutefois au timing : pas de dividendes sans bénéfice distribuable après IS ni sans respect des règles formelles (AGO, comptes approuvés). Et un dividende n’est pas une béquille mensuelle : il se planifie, il ne remplace pas une trésorerie saine.
Optimisations légales pour 3000 en net sans se brûler les ailes
Avant de chercher des artifices, je commence par les basiques qui font la différence, mois après mois. Sur une année, ces leviers peuvent suffire à boucler l’objectif de 3000 en net sans forcer sur le chiffre d’affaires ni fragiliser la protection sociale.
Épargne salariale (PEE/PER d’entreprise)
Mettre en place un PEE avec abondement, même en solo, reste sous-exploité. L’abondement est déductible pour la société, exonéré de charges sociales (hors forfait social sous conditions) et non imposable pour vous à l’entrée. Cela « convertit » du brut en épargne nette efficace.
Sur mon deuxième exercice, j’ai fléché une partie du budget augmenté par un client inattendu vers un abondement PEE. Effet immédiat : moins d’IS, plus d’épargne patrimoniale, et une pression moindre pour forcer le salaire à 3 000 € le mois suivant.
Frais pro bien cadrés
Indemnités kilométriques réelles, télétravail (forfait URSSAF), matériel amortissable, abonnements pros : bien cadrés, ils réduisent l’IS sans fragiliser l’audit. Une note de frais impeccable vaut mieux qu’un montage agressif. Mon mantra : des justificatifs, pas des justifications.
J’ai aussi appris à distinguer le « confort » du « nécessaire ». Un écran supplémentaire pour limiter la fatigue ? Oui. Un smartphone annuel haut de gamme sans besoin opérationnel ? Non. L’économie d’IS ne justifie pas le cash dégagé inutilement.
Protection sociale intelligente
Nie pas la protection sociale au motif de l’optimisation. La mutuelle/prévoyance collective peut coûter peu et sécuriser de gros aléas. J’ai testé une couverture trop minimale la première année : mauvaise idée. Un arrêt de quelques semaines réécrit votre feuille de route.
« Optimiser, ce n’est pas raser les murs. C’est choisir les bons leviers, documenter, et accepter de laisser de l’argent sur la table quand le risque n’en vaut pas la chandelle. » — Conseil que m’a répété mon expert-comptable, et que je n’oublie plus.
Pour mémoire, quelques « quick wins » sobres qui, cumulés, aident à sécuriser 3000 en net dans la durée :
- Provisionner chaque mois les charges à venir (URSSAF, IS, TVA) sur un compte séparé.
- Garder un mois de charges d’avance avant d’augmenter le salaire.
- Réviser trimestriellement le prévisionnel et ajuster le mix salaire/dividendes.
- Étalonner le taux de prélèvement à la source via impots.gouv pour lisser l’effort.
Scénarios chiffrés réalistes pour sécuriser 3000 en net
Mettons tout cela en musique avec des cas concrets. Mon fil rouge : une marge de sécurité, pas de numéros de cirque. L’objectif est d’atterrir à 3000 en net mensuels moyens, sans casse de trésorerie ni pari hasardeux sur des dividendes « à venir ».
Scénario A — Consultant B2B : TJM 650 €, 12 jours facturés en moyenne, soit 7 800 € HT. Après frais réels de 1 000 € et salaire coût employeur de 5 600 €, il reste une marge pour l’IS et une épargne de précaution. Résultat : net mensuel stabilisé.
Scénario B — Formateur mix présentiel/distanciel : 550 € la journée, 11 jours facturés (6 050 € HT), frais de 800 €. On se verse 2 600 € net et on complète en fin de trimestre via un petit dividende si le pipeline tient. Objectif moyen : viser 3000 en net sans forcer.
Scénario C — Agence one-man-show (récurrent + projets) : 3 500 € d’abonnements mensuels + 3 000 € de projets variables. Frais logiciels élevés (1 200 €). Je recommande un net à 2 700 €, PEE abondé, et dividende annuel modeste. Cible : moyenne de 3000 en net sur l’année.
La clé ici n’est pas la micro-optimisation, c’est la discipline : facturation régulière, relances fermes, et révision mensuelle de la trésorerie. J’utilise un tableau simple qui projette six mois avec deux hypothèses pessimistes. Cette routine protège mieux que n’importe quel « hack » fiscal.
Calibrer son chiffre d’affaires pour garantir 3000 en net
La première étape consiste à traduire la cible en chiffre d’affaires mensuel. Ne partez jamais de votre net perçu : partez du coût employeur, ajoutez frais fixes et une provision IS. Ce calcul évite les mauvaises surprises en fin d’exercice.
Concrètement, pour viser 3000 en net, tablez sur un coût employeur d’environ 5 600 € mensuels. Ajoutez vos frais fixes (loyer, abonnements, assurances) et une provision IS. Le total donne le CA minimum à sécuriser chaque mois.
Pour ma part, j’ai ajouté un buffer de 10 % au CA minimal pendant deux trimestres avant d’augmenter le salaire. Ce coussin a absorbé deux mois de météo commerciale difficile sans toucher à l’épargne personnelle.
- Calcul immédiat : coût employeur + frais fixes + provision IS = CA cible.
- Ajoutez 8 à 12 % de marge sécurité selon votre activité récurrente.
Organiser la trésorerie pour que 3000 en net devienne durable
Gérer la trésorerie, c’est prévoir, pas improviser. Un calendrier mensuel listant encaissements clients, paiements URSSAF, acomptes IS et prélèvements personnels vous évitera des décisions panique. C’est la base pour stabiliser vos 3 000 € nets.
Mettez en place trois comptes bancaires professionnels distincts : un pour l’opérationnel, un pour les charges sociales/fiscales, un pour les provisions dividendes. Je l’ai fait sur les conseils de ma banque et d’un collègue dirigeant : simplicité et discipline.
Astuce pratique : automatiser un virement programmé vers le compte charges le jour d’encaissement client. Vous verrez le solde diminuer, mais votre sérénité augmente. La trésorerie devient un assistant, pas un corbeau.
Mix salaire/dividendes : la recette prudente pour atteindre 3000 en net
Un mix raisonné entre salaire et dividendes limite les risques tout en optimisant le net disponible. En pratique, je me verse un salaire couvrant les charges fixes du foyer et j’utilise les dividendes pour les dépenses discrétionnaires. Cette séparation psychologique aide à tenir le cap.
Le mot d’ordre : ne comptez pas sur les dividendes pour les charges mensuelles courantes. Les dividendes varient, ils se déclarent et se planifient. Traitez-les comme un bonus trimestriel, pas comme un salaire de remplacement.
J’ai adopté une règle simple : salaire stable, dividende possible si marge nette après IS > 10 %. Ce ratio vous évite de puiser dans la trésorerie opérationnelle pour payer des besoins personnels imprévus.
Points de vigilance fiscaux et sociaux
Avant toute décision, vérifiez l’impact sur vos droits sociaux : retraite, maladie, chômage (absence pour dirigeants assimilés salaires). Trop réduire le salaire pour privilégier les dividendes peut affaiblir votre protection future. Ne sacrifiez pas une année de cotisations pour un gain immédiat.
Autre point : l’IS et la distribution de dividendes. L’IS réduit la base distribuable. Pensez aussi aux acomptes et à la trésorerie nécessaire pour solder l’IS annuel. Anticiper évite les appels de fonds imprévus et protège vos 3000 en net mensuels.
Simulations rapides pour arbitrer
Pour décider entre plus de salaire ou plus de dividendes, faites deux simulations simples : l’une avec plus de salaire, l’autre avec plus de dividendes. Comparez net perçu annuel, charges sociales et impact retraite. Les chiffres tranchent souvent là où l’intuition hésite.
Personnellement, je fais ces simulations chaque année avant le vote des comptes. Elles m’ont évité plusieurs mauvais choix lors de périodes de forte croissance, où l’on est tenté d’extraire rapidement du cash.
Outils et bonnes pratiques pour sécuriser 3000 en net
Quelques outils changent la vie : un logiciel de facturation fiable, un tableau de trésorerie prévisionnelle à 12 mois, et un mini-tableau de bord mensuel. Ces instruments rendent vos décisions reproductibles et justifiables lors d’un contrôle.
Sous-traiter la paie à un expert permet souvent d’éviter des erreurs coûteuses. Ma première année j’ai essayé la paie maison : fausses déclarations URSSAF et régularisations. J’ai finalement opté pour un prestataire, et le stress a disparu.
| Outil | Avantage | Coût approximatif |
|---|---|---|
| Logiciel facturation | Automatisation, relances | 15–40 € / mois |
| Tableau trésorerie | Visibilité 12 mois | Gratuit à 30 € / mois |
| Paie externalisée | Sérénité, conformité | 80–200 € / mois |
Étapes pratiques à suivre en 90 jours pour viser 3000 en net
Changez vos habitudes en trois mois : mois 1, sécurisez la trésorerie et calculez le CA cible. Mois 2, mettez en place comptes dédiés et automatismes bancaires. Mois 3, formalisez la politique salaire/dividendes et faites la simulation annuelle.
Chaque étape est petite mais cumulative. L’effet boule de neige fonctionne ici dans le bon sens : une discipline de trésorerie mène à une meilleure négociation tarifaire, ce qui alimente la capacité à verser 3 000 € nets de façon durable.
- Mois 1 : simulation CA et provisions.
- Mois 2 : outils et automatisations bancaires.
- Mois 3 : décision mix salaire/dividendes et revue avec comptable.
Mes erreurs et ce que j’en retiens
J’ai sous-estimé les acomptes IS la première année, ce qui a forcé une baisse temporaire de salaire. Leçon retenue : provisionnez chaque mois, même un petit montant, pour lisser l’effort et préserver votre net perçu.
Autre erreur : trop compter sur un client unique. Avoir plusieurs petites sources de CA réduit le risque de chute brutale du net. Diversifier le pipeline m’a permis de stabiliser le versement des 3 000 € nets sur douze mois.
FAQ — Questions fréquentes
Faut-il toujours privilégier un salaire élevé plutôt que des dividendes ?
Non, il n’y a pas de règle universelle. Un salaire assure des droits sociaux ; les dividendes optimisent parfois la fiscalité. L’équilibre dépend de votre situation personnelle et de votre besoin de protection sociale.
Quel CA mensuel minimal pour obtenir 3000 en net ?
Avec les hypothèses classiques, comptez entre 6 800 € et 7 400 € HT mensuels. Ajoutez vos frais spécifiques et un buffer de sécurité. Chaque activité peut s’écarter de ces ordres de grandeur selon ses charges.
Peut-on compter sur les dividendes chaque mois ?
Non, les dividendes sont à considérer comme des distributions ponctuelles. Ils doivent être décidés après approbation des comptes et ne doivent pas servir de revenu de survie mensuel.
Comment anticiper l’IS et éviter les surprises ?
Provisionez chaque mois un pourcentage du bénéfice estimé pour l’IS. Faites une simulation trimestrielle et discutez avec votre expert-comptable pour ajuster les acomptes. La clé est la discipline de provisionnement.
Quelle part du salaire convertir en épargne salariale ?
Si vous le pouvez, fléchez 5 à 10 % de votre salaire vers un PEE ou un PER d’entreprise avec abondement. C’est un moyen fiscalement efficace d’augmenter votre épargne sans réduire drastiquement votre net perçu.
Quels sont les risques d’une rémunération trop faible ?
Une rémunération trop faible réduit vos droits retraite et votre protection sociale. Elle peut aussi fragiliser votre dossier bancaire si vous demandez un prêt. Évaluez toujours le coût à long terme avant d’optimiser à l’excès.
Votre plan d’action pour les 6 prochains mois
Fixez trois objectifs chiffrés et datés : stabiliser CA, automatiser provisions, et finaliser la stratégie salaire/dividendes avec votre comptable. Mesurer chaque semaine les progrès maintiendra la discipline nécessaire pour atteindre durablement 3 000 € nets par mois.
Dernier conseil pratique : testez vos arbitrages sur 6 mois avant de les institutionnaliser. Les chiffres réels, plus que les modèles, forgent la stratégie qui tient dans la durée.
Vous aimerez aussi...
Sommaire de l’article
- Poser le cadre : que signifie vraiment 3000 en net ?
- Salaire en SASU : combien facturer pour 3000 en net ?
- Dividendes vs salaire pour atteindre 3000 en net
- Optimisations légales pour 3000 en net sans se brûler les ailes
- Scénarios chiffrés réalistes pour sécuriser 3000 en net
- Calibrer son chiffre d’affaires pour garantir 3000 en net
- Organiser la trésorerie pour que 3000 en net devienne durable
- Mix salaire/dividendes : la recette prudente pour atteindre 3000 en net
- Points de vigilance fiscaux et sociaux
- Outils et bonnes pratiques pour sécuriser 3000 en net
- Étapes pratiques à suivre en 90 jours pour viser 3000 en net
- Mes erreurs et ce que j’en retiens
- FAQ — Questions fréquentes
- Faut-il toujours privilégier un salaire élevé plutôt que des dividendes ?
- Quel CA mensuel minimal pour obtenir 3000 en net ?
- Peut-on compter sur les dividendes chaque mois ?
- Comment anticiper l’IS et éviter les surprises ?
- Quelle part du salaire convertir en épargne salariale ?
- Quels sont les risques d’une rémunération trop faible ?
- Votre plan d’action pour les 6 prochains mois


